9 nov. 2009

Critique sociologique d’un film | Twilight

Les premières pièces de théâtre au Moyen-Âge étaient performées sur l’autel de l’église par des moines pour interpréter le Nouveau Testament de la Bible. Par la suite, dû à de nombreuses absurdités et quelques non-sens sur cette scène, on préférait faire les actes dehors sur le pavé de l’église. Les scènes ont dégénéré et dans la période de la Renaissance, nous avons vu apparaître certains plus grands écrivains qui montaient leurs pièces et les présentaient sur une scène à l’extérieur : Molière, Radine, Tristan, Quinault, Shakespeare et j’en passe… Puis, la technologie est tranquillement apparue dans le 20e siècle. À la radio, on pouvait entendre des romans savons. Puis au cinéma, on commençait à faire des courts métrages. Évidemment, la qualité et le son n'étaient pas les mêmes à l’époque ; il n’y avait ni son, ni couleur. Après cela, la télévision est apparue. On pouvait maintenant mettre un visage sur les voix qu’on entendait à la radio. L’origine de cette technologie était de prime abord pour éduquer les gens et pour les informer. Aujourd’hui, c’est encore vrai. Par contre, on assiste à des représentations au cinéma et on regarde la télévision aujourd’hui surtout pour le plaisir, un loisir auquel probablement tous excellent bien.

Ce texte sera donc une critique sociologique du film Fascination (Twilight). Une adaptation du livre écrit par Stephenie Meyer en 2005. Produit à l’écran par Catherine Hardwikle, Fascination (Twilight) est un film récent, de 2008.

Dans ces prochaines pages, j’essayerai de vous démontrer comment le film Fascination touche sentimentalement plusieurs personnes, juste qu’à en faire un phénomène. Je tenterais également de vous faire comprendre ce phénomène en essayant de vous mettre dans la peau d’une adolescente de nos jours.

Fascination est un titre qui n’a pourtant aucune signification particulière à première vue, mais qui prend tout son sens lorsqu’on saisit le synopsis du film. Bella Swan, une adolescente de 17 ans, décide de déménager avec son père dans la petite ville de Forks, dans l’état de Washington. Ce n’est pas sa première aventure dans cette ville. Lorsqu’elle était petite, elle allait habituellement y passer ses étés. Son père étant le chef de police de la ville, tout le monde connaît Bella, de quand elle était toute jeune. Le meilleur ami du père de Bella, M. Black, a un fils qui se nomme Jacob Black et qui est amoureux de Bella. Par contre, durant sa première semaine au lycée, Bella tombera sous le charme d’Edward Cullen. Au début, le regard qu’Edward lui apportait lui semblait étrange, mais elle comprit après une sortie avec ses amies à la plage de la Push qu’Edward était un vampire.

Qui plus est, un vampire pas comme les autres, il est végétarien. Il ne suce pas le sang des humains, mais bien celui des animaux, comparativement à un clan de vampires nomades se promène dans les alentours. Plusieurs meurtres se produiront également en présence de ce fameux clan. Bella se rend compte de ce qui se passe. Malgré l’hésitation de la famille Cullen au début, Bella est bien acceptée. Bella apprend plusieurs informations sur cette famille de vampires. Edward, lui, a été un jeune soldat durant la Première Guerre mondiale, avant que M. Cullen le mordre pour qu’il devienne un vampire.

Pendant que Bella joue une partie de baseball avec la famille Cullen, le clan de vampires arrive et demande de participer. Lorsqu’ils aperçoivent Bella, la situation se transforme en une course pour Bella qui, malgré tout, essaiera de survivre…

Peut-on voir une ressemblance avec une histoire d’une personne de notre société, même si ce film est fictif ? Probablement. En remplaçant les personnages de la famille de vampires par les membres d’une famille de la haute bourgeoisie. Nous pourrions assumer que Bella et Edward viennent de deux classes sociales différentes. La famille Cullen est mal vue par les autres élèves au lycée. Les membres de cette famille sont vus comme des personnes les plus gâtées et ceux qui restent en retrait. Dans une petite ville comme Forks avec un peu plus de 3 000 habitants, il est facile de partir des rumeurs, mais également de juger. Lorsque le jugement l’emporte, il peut y avoir plusieurs répercussions. C’est ce que les amis de Bella lui avaient dit : de rester loin de cette famille de suceurs de sang.

C’est une histoire d’amour impossible, semblable à celles que l’on voit avec Roméo et Juliette, Tristan et Iseult, la Belle et la Bête… Roméo et Juliette étant dépourvus de leur classe sociale. Tristan et issue étant de deux peuples différents. Et pauvre Bête qui tomba en amour avec Belle, qui elle, était prisonnière de ce château sombre. Cette fois-ci, on voit une adolescente parfaitement saine d’esprit développer certains sentiments vis-à-vis cet inconnu. Le tout est pourtant mystérieux, mais la raison du phénomène de Twilight est surtout le fait qu’un certains nombre de filles d’aujourd’hui se reconnaissent dans Bella.

Bella est la fille typique qui aime lire, déteste le sport et qui n’est pas vraiment douée pour les relations sociales. Elle arrive au lycée en plein milieu d’un semestre et n’a pas trop le goût de se faire remarquer. Cette jeune fille qui manque de confiance en elle représente presque parfaitement les jeunes adolescentes de notre société. Absence de confiance en elle, peur de la sexualité et d’être différente. Puis, lorsque l’on voit qu’il pourrait s’agir d’une attirance envers le sexe opposé, un léger soulagement et la joie d’être quelqu’un aux yeux d’une personne.

Cherchant sur le web à la recherche de réponse, je suis tombée sur cette métaphore : « Fascination (Twilight) est une réécriture pseudo gothique du Petit Chaperon Rouge pour ados du XXIe siècle, mais sans style et avec une certaine immaturité affective.»[1] Vrai ? Pas vrai ? Il faut comprendre à première vue cette affirmation ! Le Petit-Chaperon Rouge est plutôt sotte lorsqu’elle parle à cet étranger et de lui dévoiler où elle va. Elle est encore plus sotte lorsqu’elle rentre chez sa grand-mère et croit l’apercevoir, tandis que le gros méchant loup a fait une seule bouchée de cette dernière. Donc la moral du petit chaperons-rouge serait-il de faire ce que l’on veut, ce qui nous semble juste les yeux fermés et sans voir le danger qui nous attend. De nous concentrer sur ce que l’on veut voir et non sur ce que l’on devrait véritablement voir qui est plutôt dangereux ?

Selon moi, cette tentation, celle que Bella a de succomber au désir d’Edward, est comparable à celle d’Adam et Ève. Ève veut goûter le fruit interdit, Bella veut comprendre ce qui l’attire chez Edward. Les deux savent que c’est dangereux. Les amis de Bella lui disent de rester loin de cette famille à dents pointues. Dieu veut simplement qu’Adam et Ève ne touchent pas à cet arbre en particulier. La conscience de Bella agit comme l’a fait le serpent pour Ève. Les deux succombent… Bella tombe follement amoureuse et Ève mange le fruit. « Et le lion tomba amoureux de l’agneau. »[2]

Cette référence à Adam et Ève m’est apparue durant le film, durant une scène alors qu’Edward surprend Bella à la cafétéria. Celle-ci laisse tomber une pomme et Edward la rattrape et la lui remet. Le tout pourrait être comparé à Adam et Ève. C’est également une analogie avec la couverture du livre, comme on peut l’observer dans l’image.

Edward est un beau garçon, aucun défaut sauf peut-être un léger manque de confiance en lui-même. Il essaie de se faire confiance et de ne pas faire mal à Bella. Il décide de prendre une chance, et aussitôt que quelque chose dans la relation ne va pas bien, il prend le blâme sur lui-même. Prétextant qu’il est le problème dû à son physique. Wow ! Un garçon qui essaie de protéger la fille ! Les filles aiment ça. Pourquoi ? Edward blâme tout sur lui-même. Et Bella qui avait voulu aller trop loin, elle aussi devrait être blâmée. D’un autre côté, elle devrait se blâmer pour la mauvaise relation qu’elle à avec son père.

Plusieurs filles se voient également en Bella, dû à la relation qu’elle entretient avec ses parents. Une mère qui est en amour avec un nouveau mari. Bella, elle-même, décrit sa mère comme « Mon adorable mère et ses excentricités ». Sa mère essaie de se faire plus jeune, en adoptant des comportements d’adolescentes. Son père, tant qu’à lui, est un père qui veut juste plaire à sa fille. Cela fait longtemps qu’ils n’ont pas passé du temps ensemble et il veut simplement le bien de sa fille.

Bref, si ce film est devenu si populaire, ce n’est pas pour l’action ou l’adrénaline qu’il peut procurer, mais bien pour la simplicité qu’il dégage. On peut facilement se mettre à la place d’un personnage tout en étant dans le fantastique. Tout comme les critiques le disent, la qualité de scène et même la qualité de scénario de ce film n’est pas génial. Pourtant, on aime se retrouver dans la peau d’un de ces personnages et c’est probablement ce qui fait le charme de ce film.

Je conseille ce film à toute personne qui voudrait simplement s’évader pour quelques instants et ne pas écouter de film trop lourd. Il faut simplement reconnaître maintenant que plusieurs livres ont été écrits, car Twilight est une série, et qu’on compte tous les sortir au cinéma. Restera à voir si on pourra garder cette simplicité durant les autres films.
[1] Fascination, http://www.biblioblog.fr/post/2009/03/04/Fascination-Stephenie-Meyer, Blog consulté le 19 oct. 09
[2] Fascination (Twilight), 2008, Stephenie Meyer

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